La Patagonie… J’en rêve depuis des années, et ma visite d’un mois dans ce grand sud argentin et chilien est à la hauteur de mes espérances, voire plus! Je ne m’attendais pas à être aussi bouleversée par sa lumière surnaturelle, par cette sensation tenace et permanente d’être au bout du monde, par ses paysages infinis, ses routes si droites, interminables… Par moments, j’ai la sensation d’effleurer l’éternité, de fleurter avec la beauté la plus pure et absolue, c’est un choc de tous les sens, une vraie rencontre, un mois inoubliable que je rangerais dans mes plus beaux souvenirs de vie.
Bien sûre il y a la faune: Guanacos, baleines, flamants roses, lièvres, lions de mer et j’en passe, bien sûre il y a aussi les glaciers, les magnifiques Torres del Paine, les lacs aux mille tonalités de bleu et de vert, le vent omniprésent… Mais il y a encore et surtout la lumière…
Par exemple, un jour que je me détends dans un joli hostel de Puerto Natales au Chili, il doit être environ 20:30 quand tout d’à coup, par toutes les fenêtres de la maisonnée, la lumière jaillit… Un éclat, un rayonnement cristallin sans précédent filtre à travers les lourds nuages noirs de fin d’après-midi… Je me lève et attrape mon appareil photo pour immortaliser cet instant béni des dieux… Les autres guests de l’auberge, interloqués, se précipitent et prennent à leur tour leurs appareils photos, scrutent fiévreusement par la fenêtre mais ne comprennent pas ce que je vois! Ils me demandent, curieux et doigts sur le click:
– mais que vois-tu? un animal? Une scène comique? Ils ne captent pas mon enthousiasme…
Je leur réponds alors avec effusion:
– la lumière…
Un peu déçus, ils se rassoient et rangent petit à petit leurs caméras, et moi, à cet instant, je comprends que j’ai vécu encore une fois un de mes délires fusionnels avec Ma Patagonie, une connexion intime et absolue, une émotion que je croyais unanime mais qu’en réalité me touche moi plus profondément, sans pouvoir expliquer vraiment pourquoi… Ces instants m’échappent et c’est peut-etre pour cela qu’ils me marquent autant… Ce n’est qu’une fois avoir quitté la Patagonie que son souvenir m’a le plus hanté et que ses tableaux, tortueux et mélancoliques, ont laissé en moi une empreinte immortelle, immuable… quel beau voyage… Quelle belle année 2014…
Lions de mer (Peninsula del Valdes)