Si je devais associer une couleur à chaque pays que j’ai traversé, d’instinct, je mettrais le vert émeraude pour le Guatemala, le rouge ocre pour le Mexique, et, chose surprenante, le rose doux pour le Nicaragua. Le long des routes, de nombreux arbres à fleurs roses défilent sous mes yeux amusés, des bougainvilliers ornent les maisons, et la terre, sèche et généreuse à la fois, à parfois des reflets roses tirant sur l’orange.
Pour David, un jeune italien que j’ai connu en début de parcours, le Nicaragua à le visage d’une femme, avec des rides de vieillarde et un sourire de petite fille. Et c’est vrai, c’est un pays qui a vécu beaucoup de drames (comme la sanglante révolution sandiniste dans les années 70 ou les nombreux tremblements de terre ou autres catastrophes naturelles qui ont secoué le pays) et porte encore ses cicatrices sur son visage. Mais son peuple a une âme d’enfant, une gentillesse sincère, une grande sensibilité et une façon parfois naïve d’aborder les grands changements de notre temps, comme l’arrivée du tourisme, ou l’ouverture au monde par l’informatique.
Non violent, le Nicaragua se targue d’être le plus sûre d’Amérique centrale (l’ONU confirme), fait surprenant quand on sait que c’est le deuxième pays le plus pauvre d’Amérique latine, après Haïti… pas de guérillas ni de guerre de gangs, peu de vols, depuis quelques jours que j’y suis, je m’y sens bien. Je suis curieuse par exemple d’aller découvrir la petite ville de Matagalpa, connue pour ses associations de féministes, ou León, et ses nombreux centres pour la femme… Les femmes sont à l’honneur et s’imposent, piquée par la curiosité, j’ai envie d’y rester un peu plus, pour mieux le connaître…