Je suis arrivée hier au PachaMama, un centre de vie communautaire, situé en plein milieu de la jungle du Costa Rica, pour y faire une retraite de yoga de 10 jours. C’est un endroit que l’on pourrait assimiler à un kibboutz, ou bien un ashram. Une centaine de personnes venant des quatre coins de la planète y vit toute l’année, il y a des enfants et même une petite école. Et il y a également une centaine d’autres personnes, visiteurs comme moi, venant à court ou moyen terme dans cet endroit incroyable, pour se reposer, faire du yoga, méditer, se recentrer.
Comme mon budget est restreint, j’ai opté pour la “casita”. C’est une petite cabane en bois rustique dont deux pans sont complètement ouverts sur la nature. L’ameublement est très rudimentaire: un lit double muni d’une moustiquaire (oh merci!), une petite table basse, une lampe, un siège. Et partout autour de moi, la nature, qui parfois me fiche la trouille!
À l’heure où j’écris ce texte, une chose noire et grosse comme la paume de ma main vient d’entrer dans ma casita et reste suspendue sur mon mur. Est-ce une tarentule? Une grenouille noire? Une nouvelle espèce inconnue? Au même instant, je dirige mon regard vers ma droite, et à trois mètres de moi, un coati (une sorte de raton laveur géant, voir photo) est en train de se promener tranquillement puis décide de passer sous ma cabane, qui est surélevée d’environ 2 mètres. J’entends tout à coup des feuilles mortes qui craquent sur le sol, je jette alors un autre coup d’œil un peu plus loin et cette fois c’est un iguane qui me regarde en biais, il est fascinant, tout droit sorti de l’ère des dinosaures! Quand je dirige à nouveau mon regard vers le mur avec cette chose noire qui semble ne plus vouloir bouger de ma chambre, je décide de m’en approcher doucement pour définir de plus prês ce que c’est… quand je suis seulement à une trentaine de centimètres, la chose prend peur et décide de s’envoler et de s’éclipser… Une petite chauve souris, voilà ce que c’était!
Dompter ma peur, voici mon objectif pour ces prochains jours, mes seuls voisins sont des singes hurleurs (les plus bruyants au monde, je n’en doute pas!) et autres animaux de tout genre, la nuit, les bruits sont assourdissants (qui a dit que la nature était silencieuse???), en comparaison, les cigales de Provence sont un murmure! Je dois me préparer, car bientôt je souhaite affronter une autre jungle, beaucoup plus hostile cette fois: l’Amazonie… Où je compte passer quelques temps du côté de l’Equateur.
Je décide de garder en mémoire ce conseil que m’a donné un guide local l’autre jour:
– chacun son espace, si tu les respecte, ils ne viendront pas t’embêter, mieux, ils se fichent complètement de toi, sauf si tu décides de les attaquer délibérément.