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Journée de poisse

Plus de 3 semaines que j’ai commencé mon voyage, 3 semaines intenses, surprenantes, magiques ou curieuses, mais merveilleuses, assurément! Alors je me détends, je lâche prise et deviens insouciante, et c’est à ce moment que la journée “pas de chance” me tombe dessus avec une telle insistance que je me mets à croire en la loi des séries en me demandant si je ne devrais pas mieux passer le reste de la soirée dans mon lit en attendant qu’elle passe, de peur que la malchance continue son travail de sape (mais il est seulement 19:00, ça fait un peu tôt quand-même).imageSemuc Shampey

Ce matin, 7h30, c’est le départ depuis Semuc Shampey, encore un magnifique coin du Guatemala où j’ai passé 48h, vers ma nouvelle destination: Flores. Première mauvaise surprise, la note de la chambre coûte en réalité le double de que ce qui m’avait été annoncé à mon arrivée. J’ai beau expliquer, insister, taper des pieds, crier au scandale, on réveille le manager qui vient me dire, comme le reste du staff, qu’il n’y a rien à faire, le réceptionniste s’est peut-être trompé en me donnant le mauvais prix, mais je devrais payer le prix fort quand-même sinon ils ne me rendront pas mon passeport. Furieuse, impuissante et frustrée, je paie alors ma note puis cours prendre le shuttle touristique qui m’attend pour m’emmener loin de là, vite! Le trajet est long, 8 heures de route au programme, et j’ai commencé une infection urinaire il y a quelques jours… je vais mieux mais, règle impérative, je dois boire beaucoup d’eau et ne surtout pas me retenir d’aller aux toilettes. Après une première pause, le bus repart et, au bout de 2h30 de route je ne tiens déjà plus… Quand je demande à faire une courte pause, le chauffeur me lance froidement sans même un regard vers moi:
-“non, encore une heure de route“. Une heure??? Vous n’imaginez pas le supplice que cela représente dans un moment pareil!
Je me rassoie sur mon siège, me tortillant et essayant de respirer à grand coup à chaque mouvement brusque que fait le bus sur la route cabossée, et il y en a beaucoup! Je me mets d’ailleurs à haïr de toutes mes forces les dos d’âne, calculez une moyenne de 25 dos d’âne par heure pour vous faire une idée! Bien plus d’une heure passe et je suis tellement à bout que je hurle dans le car qu’il faut s’arrêter car je ne tiens plus, je ne me reconnais pas, moi qui évite en général de me faire remarquer! Tout le monde me regarde avec affliction et sympathie et le chauffeur finit par s’arrêter là où il l’avait prévu, totalement insensible à la touriste histérique qui fait du grabuge au fond… Et oui, au fond du fond, car j’ai eu la malchance d’avoir la dernière place du bus, celle qui se trouve donc tout au fond à droite, soit plein soleil à 40 degrés sur tout le trajet! Les passagers, gentiment et par solidarité crient:
-“laissez-la passer“! pendant que je me précipite en courant vers les toilettes, des larmes coulent sur mon visage décomposé sans que je puisse les arrêter, larmes de douleur ou de soulagement, je ne sais plus trop…

imageFlores

Arrivée enfin au charmant petit village de Flores, le bus dépose tous les passagers à leur hôtel respectif avant le mien, je suis la dernière dans le car et le compagnon du chauffeur m’annonce que je dois terminer ma route à pied car le bus ne va pas jusqu’à cet hôtel (avec lequel il n’a pas de deal)… Bien, je n’en suis plus à ça prêt. J’arrive enfin au ravissant petit hôtel que j’avais pris soin de réserver la veille par téléphone, et je vous laisse deviner la suite…
Il n’y a aucune réservation à mon nom et de plus l’hôtel est plein! Je sens la crise de nerf, ou plutôt de fatigue monter en moi… Mais la nuit tombe vite et mieux vaut garder mes dernières forces pour trouver une solution avant que je n’y vois plus rien dans cette ville qui m’est inconnue!
Je finis par trouver un hôtel avec une chambre glauque mais qui a l’avantage de donner sur le lac, je demande s’ils ont internet car c’est primordial pour contacter certaines personnes pour la suite de mon voyage et aussi pour avancer sur mon blog en retard, on m’assure que oui, je paie et prends ma chambre et… Devinez la suite…
Je fais une pause car j’ai trop faim et reprendrais la suite après, en espérant que rien d’autre n’arrivera pour cette maudite journée!
Repue, je reprends la fin de mon récit, mais avec des boules quies aux oreilles, car je découvre que les murs sont comme du papier fin et j’entends les conversations et hurlements de rire de tous mes voisins! Au moment même où je vous écris, j’aperçois sur le sol de ma chambre un cafard grand comme mon pouce filer sous mon lit… Trop répugnant pour l’écraser, et après la vilaine araignée qui est venue me rendre visite dans ma douche ce matin, stoïque, je décide que ce n’est pas la petite bête qui mangera la grande: de l’histérie matinale, je suis passé au zen du petit soir! Lasse, je préfère ne plus penser à rien, il est presque minuit, allez encore un petit effort, la journée est presque terminée… Bonne nuit…

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