Home » Amazonie » Mon sejour au centre de secours des animaux d’Amazonie
Mon sejour au centre de secours des animaux d’Amazonie

Mon sejour au centre de secours des animaux d’Amazonie

Je quitte Baños et ses eaux thermales très excitée, je suis impatiente d’arriver en Amazonie, je rêve de ce moment depuis que j’ai commencé mon voyage, il y a cinq mois, déjà! Le bus publique qui m’emmène à Puyo descend tranquillement sur la jolie route longeant les montagnes, et sous mes yeux ravis, je vois la végétation qui change petit à petit, elle s’étoffe, s’humidifie, elle m’ouvre ses bras… Quand je sors finalement du bus, Medardo, le directeur du centre où je vais passer mes 15 prochains jours, m’attend avec un grand sourire, et me dit:
– Bénédicte, nous allons d’abord passer au supermarché pour que tu fasses tes courses!
Devant mon air étonné il continue:
– et oui, là où nous allons, il n’y a rien, pas un village pour acheter à manger, ni internet!
Je m’organise donc et, deux cartons de nourriture plus tard, nous fillons dans sa voiture style truck à l’américaine vers le centre Zanja Arajuno.
Il me dit en chemin qu’il doit passer prendre quelques jeunes:
– ils ont fini leur match de foot et j’en ramène quelques uns à la communauté!
Nous nous arrêtons face à un terrain de foot un peu délabré, et là je vois une quinzaine de personnes s’approcher de notre truck! Une jeune fille monte sur le siège avant avec moi, 4 personnes plus deux bébés grimpent sur le siège arrière, et 10 autres montent à l’arrière dans la partie truck où se trouve mon pauvre sac à dos et mes courses! Je décide de prendre tout cela en riant et j’en profite pour faire connaissance avec mes compagnons de route :-).
Quand Medardo me dépose finalement devant la maison des volontaires, je suis accueillie par une horde de petits singes, pas plus grands qu’une brique de lait, couleur miel, ils grimpent et sautent partout autour de moi, sur mes épaules, sur mon sac, ils me scrutent avec curiosité. Sur le perron de la maison, je découvre aussi avec merveille deux superbes perroquets, le mâle, Anastasio, me lance un “Hola” de bienvenue, je suis tellement abassourdie que je mets quelques secondes à réagir avant de lui répondre à mon tour Hola!
La maison est toute en bois, les 3 autres volontaires avec qui je vais cohabiter m’invitent à entrer en m’expliquant certaines règles basiques du lieu.
Quelle joie d’être là, pendant 15 jours je vais vivre dans cette réserve protégée, ce refuge d’animaux, les nourrir, les observer, apprendre d’eux… Ce centre a pour objectif de récupérer des animaux ayant, soit été volés par des organisations de trafics illégaux, soit ayant perdu leur territoire pour cause de déforestation massive. Le centre les garde en quarantaine, puis les installe dans de grands espaces limités avec des enclos et barbelés, ils sont traités avec soin, sont nourris, avec l’objectif de les réinsérer un jour dans leur habitacle naturel: la forêt Amazonienne.
On m’explique que je ne dois pas trop chercher à lier un contact avec eux, le but étant qu’ils retournent progressivement à l’état sauvage. Les singes et perroquets sont libres, ils peuvent partir quand ils le veulent, en revanche, les Agoutis (famille des rongeurs), Tayras (sorte de grande fouine), tortues et autres animaux enfermés dans leurs enclos, seront libérés quand le centre considérera qu’ils seront prêts.
…Tout cela est formidable, seulement… grande absurdité du système de protection environnementale en Équateur, il faut attendre qu’un membre du ministère de l’environnement donne son accord et vienne assister lui-même à la libération de l’animal, mais il tarde parfois très longtemps à venir, pour cause de mauvaise gestion interne ou remaniements ministériels! Si le centre décide de faire fi de cette règle, il risque de recevoir une amende outrageusement chère ou bien même de voir son centre fermé pour soupçon de trafic illicite d’animaux! L’autre jour, deux représentants du “ministère de l’environnement” sont passés pour une vérification de routine courante, quand on leur demande s’ils peuvent assister à la libération de l’animal, ils nous répondent que ce n’est pas eux qui en sont chargés! Et c’est ainsi que je nourris deux fois par jour certains animaux prêts à sortir depuis déjà 3 ans, mais que l’on doit garder enfermés en plein milieu de la forêt équatorienne, c’est une aberration! Bienvenue en Équateur!

Quelques photos:

image À la recherche des puces…

 imageSuna & me

imageNettoyage des cages

2 comments

  1. Bonjour,
    Je prévois également d’aller dans un refuge pour animaux en Equateur et notamment à Zanja Arajuno. Auriez-vous quelques photos des chambres et des parties communes ? J’ai déjà fait un trek dans le désert mais ça n’a duré que 5 jours et j’aimerais partir au moins 2 semaines là-bas alors je voudrais être sure que je vais pouvoir supporter les conditions un peu “roots” !
    Merci !

  2. Oh j’adore la recherche des puces !!!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*

wordpress